lundi 26 avril 2010

« Les pays du Sud réclament leur patrimoine volé, pillé en grande partie pendant la colonisation »

La presse occidentale a accordé un grand intérêt à l’action récemment entreprise par un groupe de pays du Sud afin de récupérer des pièces archéologiques précieuses volées ou transférées, pour une raison ou une autre, dans les grands musées internationaux. Cette action s’est manifestée à l’occasion d’une réunion organisée au Caire durant laquelle les participants ont dressé l’inventaire de ces pièces devant être prioritairement restituées.
Nous avons déjà interrogé M. Fethi Béjaoui, directeur général de l’Institut national du patrimoine (INP), sur le vol ou le trafic de pièces précieuses en Tunisie, notamment pendant la colonisation. Sa réponse était claire. Il a en effet affirmé qu’aucun musée, entrepôt ou grand site archéologique n’avait fait auparavant l’objet d’un vol. Il a ajouté que les vols étaient pour la plupart très anciens, ne concernaient pas des pièces de valeur et se limitaient aux petits sites.
Rappelons que la Tunisie vient de récupérer une pièce rare de son patrimoine : un costume de mariée dont la valeur actuelle est de 25.000 dinars, grâce au concours de l’Agence pour le co-développement franco-tunisien (ACFT) qui était à l’origine de la restitution d’un précieux bijou, l’an dernier.
Lors d’une récente visite en Tunisie, le président de l’ACFT, M. Mangiapan s’est engagé à restituer le patrimoine volé de la Tunisie, tout en indiquant que notre pays avait été dépouillé, notamment dans les années 20, d’une importante partie de ses trésors historiques. (Cette affirmation est erronée - N.D.L.R. France-Tunisie)

Selon un responsable des archives nationales, la Tunisie réclame aujourd’hui avec insistance la restitution des originaux de ses archives dont une partie concerne l’histoire contemporaine conservée par les archives françaises.
Nous apprenons que l’Institut du mouvement national a entrepris une importante action dans ce sens en filmant une grande partie de ces archives grâce à la technique du microfilm (environ 3200 pellicules, aux dernières nouvelles), mais la Tunisie n’a toujours pas récupéré les originaux. Elle ne dispose pour l’instant que de simples copies de ces archives.

Hayet Essaïeb -  Dans le quotidien As-Sabah du 22 avril 2010

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire